Suite du journal de voyage du 29 et 30 mars
Takayama – Nagoya
Poisson dans le dos ? Non… plutôt des parapluies sur la tête ! La météo consultée la veille indiquait un temps nuageux avec des éclaircies… comme d’habitude, elle est à côté de la plaque !
Nous parvenons à nous lever à 7h30 pour profiter des dernières heures du voyage avant le retour à Nagoya à 14h. Le petit déjeuner buffet est dans le grand hall à côté de l’entrée… grand hall signifie donc densité importante à 8h30… bien trop dense pour moi à cette heure-là. Quand en plus ça grouille de vieilles qui courent partout pour se servir ou trouver une place comme si la mort les pourchassait avec sa faux, ça me donne envie de faire des croches pattes pour qu’elles écrasent leurs faciès hypocrites dans leurs bols de yaourt en rebondissant par terre de tous leurs bourrelets adipeux de l’âge. Je supplie Noriko de nous réfugier dans un coin de la salle afin d’éviter de faire la une des journaux locaux : « Expatrié français pète un câble dans un hall d’hôtel en reproduisant Columbine » 3/4 d’heure après être sorti du lit, c’est bien trop pour moi…
Après avoir garé la voiture, on s’arme pour affronter la journée : un parapluie dans une main, l’appareil photo de l’autre… Et bien essayez, vous verrez ! Au lieu de rire bêtement comme ça ! Takayama n’est pas grande du tout et nous arrivons rapidement à la résidence historique des gouverneurs. Devant la porte d’entrée, tous les matins, se tient un tout petit marché avec quelques étalages. Très mignon et simple, il fournit quelques gueules locales dont je me délecte.
La résidence – devenu le sanctuaire de Takayama – propose une visite intéressante d’une demeure vaste aux pièces qui changent de style et de taille en fonction de la position hiérarchique de l’occupant. C’est le seul bâtiment du genre au Japon. Elle occupa les fonctions de tribunal, centre des impôts et salle d’audience pour le public lorsqu’il avait des requêtes au XVIII et XIX siècle. Dans les appartements du préfet et ses vassaux, de nombreuses pièces se succèdent. On trouve un jardin intérieur très agréable qui a l’avantage d’être mis en valeur grâce à la pluie… mais aussi les cuisines et une prison avec salle de torture. La visite se termine par les greniers à riz et à bois qui étaient récoltés en guise d’impôts, particulièrement lourds semblait-il.
En sortant, nous passons sur le pont Nakabashi assez touristique si bien que les tireurs de pousse-pousse l’empruntent à chaque fois qu’ils font monter un touriste. Puis nous nous dirigeons vers San machi ou Hida, le centre « historique ». L’ambiance est plutôt sympa mais la patine manque très sérieusement. On pourrait y tourner un film d’époque directement qu’on aurait l’impression que les maisons viennent d’être construites. C’est en grande partie dû aux nombreuses boutiques – c’est donc très touristique – qui renouvellent et entretiennent les maisons. Comme à chaque fois, dès qu’on va un peu plus loin, qu’on a tourné à gauche ou à droite, il n’y a plus personne et tout est déjà un peu plus authentique. Je prends plus mon temps pour observer les devantures car certaines sont assez jolies. On peut même visiter certaines maisons et elles en valent particulièrement le coup comme celle de Yoshijima (article détaillé sur la maison en question). L’entrée est un peu cher (420 yens) mais dès qu’on passe la porte, la grande salle commerciale et son imposante charpente à donner des torticolis tellement je passe mon temps à lever la tête pour admirer ses poutres et ses piliers. La partie privative – au rez-de-chaussée et au premier étage – est composée de pièces plus ou moins grandes mais surtout avec un mobilier rétro-moderne comme j’adore, des années 50. L’association des styles me séduit. La petite cour intérieure au fond ainsi que le jardin sont charmants. Une sublime maison. Nous n’avons malheureusement pas le temps de visiter la maison voisine : Kusakabe.
Nous continuons vers le hall d’exposition des chars du festival Sanno qui a lieu les 14 et 15 avril. L’entrée de ce centre d’exposition est bien trop cher même si les chars sont sublimes et imposants. Il n’y en a que 5 et on sort de là très rapidement. Il assure une chose : voir le festival en vrai doit être très impressionnant avec ces chars et les gens habillés et dansant pour la circonstance. Un jour peut-être… De retour dans la rue, le froid humide a raison de nous et nous nous précipitons vers un restaurant de soba que nous avons repéré en venant. L’intérieur très kitsch et surchargé donne l’impression que c’est la fête des poupées (Hina matsuri) toute l’année dans ce magasin. Les nouilles sont assez bonnes et nous nous réchauffons. En repartant vers la voiture, nous passons par la rue Kokubunji avec ses magasins rétros.
Nous faisons un peu plus de 150 kilomètres jusqu’à Nagoya. Par moment, le brouillard est si dense qu’on ne sait plus où on est. Dans cette masse cotonneuse, on est ici ou là comme on pourrait être n’importe où ailleurs. Impossible de faire la différence. La route même disparaît, rendant la conduite – ah oui c’est vrai, je suis dans une voiture parce que j’ai un volant dans les mains – peu rassurante. La pluie tambourine et parfois frappe la carrosserie. Quand – par moment – les nuages s’écartent, nous apercevons des paysages ou des flans de montagnes qui nous laissent échapper des « Oooooh… »
Nous finissons par arriver à Nagoya où le temps est correct, vers 16h. La ville-gare nous accueille comme il y a quatre jours. Nous ne serions pas passés ou nous serions restés que cela n’aurait rien changé à la masse humaine qui passe ici chaque jour. Au 15e étage d’une des deux nouvelles tours attachées à la ville-gare, je fais un panorama de l’ouest de la ville. À 17h35, nous sommes dans le shinkansen pour Tokyo discutant de ces quatre jours dans la région mais surtout de Kanazawa, la ville qui nous aura marqués et que nous voudrions visiter à nouveau car cela fut trop rapide. C’est noté dans les agendas : À refaire !
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Voici la galerie de photos du 1er avril.
Passez votre souris sur la droite des photos et cliquez pour voir la suivante.
J’ai aussi très envie de refaire Kanazawa au calme et avec mon apn actuel.
J’adore la photo du parapluie, la 13 pour sa composition et son cadrage millimétré, et bien sûr, tous les clichés « détails » qui font ressortir tellement de sensations au travers des textures mises en valeur. 😉
PS : on profite de l’intersession pour faire des mises à jour ? Faudrait que je prenne exemple… ^^;
Voui… tu as tout compris. Ca laisse aussi du temps pour faire tous les projets de mes autres boulots que je n’ai pas le temps de traiter pendant mes semaines de fou.
J’attends tes mises à jour. 😉
Merci de continuer à nous balader 😉 pas facile la pluie
@ bientôt
Voilà bien le genre de voyages qui me manquent beaucoup au Japon….
Merci, les photos sont extras et me rappellent pleeeeiiiin de souvenirs.
Encore une fois, un bien agreable dépaysement 😀