Septième jour
C’est avec un léger pincement au cœur que je passe cette dernière journée complète à Hong Kong, profitant de chaque instant qui passe sachant qu’il est le dernier. [Le départ est pour demain.]
Il devient donc important de savourer chaque détail, d’observer ce décor pour s’en imprégner, s’en souvenir et le reconnaître un jour si je reviens. Je me souviens de mon plaisir et ma fierté à retrouver assez bien mon chemin la deuxième fois que je m’en fus à Hanoï. Même après plusieurs années, je savais où j’allais, je savais où étaient mes repères et pouvais retrouver mon chemin. Je retournerai sans aucun doute à Hong Kong et j’ai bien l’intention de vivre la même chose qu’à Hanoï!
Pour aujourd’hui, visiter à nouveau le quartier qui m’a le plus marqué, qui m’a le plus plu: Mong Kok me parait donc clair. Je sais ce que je veux y faire, je sais que je vais le savourer. Et cette journée se fera seul.
C’est donc la première journée que Christelle et moi passons chacun de notre côté. À notre grand étonnement, nous ne nous sommes pas quittés pendant tout le séjour. Tout de suite, dès la première journée, j’ai compris que nous pourrions sans doute continuer les vacances ensemble. Il est vrai qu’avant de partir, j’avais voulu mettre les choses au clair avec elle. Connaissant ma façon de voyager, qu’elle ne lui plairait peut-être pas, j’avais préféré lui exposer, ne connaissant pas sa façon. J’avais imaginé qu’elle serait plutôt cool, à se reposer, profiter de l’hôtel et se promener tranquillement mais pas à barouder toute la journée dehors. Beaucoup de gens – et je les comprends – souhaitent se reposer, être tranquilles pendant leurs vacances, à leur rythme et non pas stressé par un emploi du temps comme tout le reste de l’année. De plus, lorsque je voyage, je prends beaucoup de photos et ne souhaite pas me sentir attendu ce qui ne permet pas de photographier à son rythme. C’est une des raisons principale pour laquelle je voyage seul. Je n’impose mon rythme à personne et personne ne m’impose le sien.
Je me trompais concernant Christelle. Cette jeune femme que je considère comme une petite sœur, cette jeune femme que j’ai mariée a une façon de voyager très proche de la mienne. Jamais pressée, ne m’attendant pas, allant se perdre dans des coins pour revenir ensuite, s’arrêtant où elle veut s’arrêter… une personne très tolérante et ouverte. Dès que nous prenions une pause dans un restaurant ou un café, je sortais mon cahier pour rédiger mon journal, aucune remarque. Au contraire, elle respectait mon travail et me répétait qu’elle avait hâte de le lire car pour une fois, elle ne le dégusterait pas de la même façon. Nous avons donc passé nos journées ensemble, à discuter durant la matinée ce que nous allions faire dans la journée. Mieux, souvent, cela correspondait à ce que l’autre voulait faire. En ce 31 mars donc, notre dernière journée, nous n’allions nous retrouver qu’en début de soirée, pour aller fêter dignement notre séjour autour d’une « grande » table, puis de plusieurs verres.
La raison principale de mon envie de retourner à Mong Kok était le marché aux poissons rouges. Il y en avait d’ailleurs une autre mais malheureusement, je n’aurais pas eu le temps. Il m’aurait fallu une journée supplémentaire pour photographier les panneaux publicitaires de nuit, justement dans mon quartier adoré car le soir où je l’avais fait, je manquais de connaissances du terrain et ne savais pas suffisamment où aller pour en faire des clichés réussis. Ce sera pour la prochaine fois.
Pour retourner dans ce quartier au nord de Kowloon, je prends bien sûr le bus. Le trajet est un peu long et me permets de profiter de Nathan road sur le siège avant du deuxième étage, avec son spectacle en technicolor qui surpasse tous les écrans du monde quelque soit leur taille. Je me dirige donc vers le terminal des bus en prenant la promenade, en lorgnant sur la baie et l’île de l’autre côté pour en profiter à chaque pas. La météo est encore nuageuse même s’il y a un peu plus d’éclaircies que les jours précédents (enfin si on compte, le soleil aura percé deux ou trois fois…) Le gros paquet de nuages généré par la mousson au-dessus de la Chine continentale ne veut pas partir, traîne et recouvre pratiquement tout le territoire. Certes, nous n’aurons eu qu’une journée de pluie, mais j’aurais bien aimé un peu plus de contraste au niveau des couleurs… Je prends le bus numéro 2 en faisant bien attention à l’arrêt où je descends. Pour cela, je prends en photo le panneau des arrêts car à l’intérieur, l’affichage des arrêts n’est qu’en chinois. Je me rends compte rapidement, une fois à l’intérieur, que les caractères ne correspondent pas. Cela doit être à cause du chinois simplifié utilisé pour le panneau électronique dans le bus. Mais justement parce que je commence à avoir mes repères, je parviens à descendre exactement là où je veux. Le bus file sur Nathan road. Certains panneaux publicitaires ne passent qu’à quelques centimètres du toit. La réglementation est précise. La danse de ces cuboïdes oblongs roulants est impressionnante. Ils sont très nombreux sur cet axe central. Ils se doublent, s’attendent à un arrêt, saute deux files d’un coup de volant, se penchent dans les tournants… le tout dans un vrombissement des moteurs. Globalement, les engins sont récents et puissants. Ils sont confortables et construits avec de grandes fenêtres. Il reste que les conducteurs au Japon, en France ou ailleurs sont de gentils petits nouveaux nés à côté d’ici. Il est absolument impératif de ce tenir aux barres (généralement jaunes) qui sont partout dans le bus. On comprend leur emplacement rapidement et on le trouve efficace aussitôt. Peu importe si vous êtes debout, que vous venez de monter et que les portes se referment derrière vous où vont bientôt s’ouvrir: le conducteur démarre, s’arrête uniquement selon la circulation ou son itinéraire. La descente des escaliers en marche est très périlleuse, surtout lorsque comme moi, vous avez du matériel photo qui vous encombre et vous occupe un bras. On peut descendre au dernier moment, lorsque le bus est à son arrêt mais gare à vous si le chauffeur a décidé de partir. Vous ne pourrez descendre qu’à l’arrêt suivant car il est déjà au milieu de la rue. Reste que l’expérience est obligatoire, comme le tramway sur l’île.
Environ vingt minutes plus tard, je suis à mon arrêt Fife street, un peu après Argyle street, des rues perpendiculaires à Nathan road, des croisements à l’activité incessante. Précisément, en bus, les croisements sont les plus jouissifs pour profiter du panorama: Austin road, Jordan road, Waterloo road, Mong Kok road… Nous sommes aux alentours de midi. Les magasins du marché aux poissons ouvrent. Certains ne sont pas encore ouverts et quand je leur demande, ils m’annoncent leurs horaires: Une heure! Je peux cependant commencer mon hommage à Mika Ninagawa. En effet, je souhaite travailler sur les couleurs et le flou des poissons en mouvement. Je me concentre sur les plus colorés et ceux avec des formes des plus étonnantes. Certains ont des protubérances rouge vif au niveau de la tête, d’autres de fines poches sur les cotés de la gueule qui suivent leur déplacement avec un léger décalage, comme lors d’un choc où la réaction vient un peu après l’action. Ils font sourire et chaque personne qui les observe reste à les contempler et à s’émerveiller des capacités de mère Nature. Le ballet des poissons est d’ailleurs captivant. Comme je souhaite le moins possible interrompre leur danse, j’approche mon gros objectif tout doucement de la paroi de l’aquarium et le colle délicatement pour ne pas le cogner ce qui effraierait les poissons. Déjà, lorsqu’ils voient cet énorme objet noir s’approcher, ils s’éloignent un peu, avant de continuer à évoluer comme si de rien n’était voyant l’objet en question qui ne bouge plus. Le compteur de mon appareil défile… Les vendeurs ne me disent rien alors que je suis en plein milieu du magasin, empêchant certainement des acheteurs potentiels d’observer. Car je reste à chaque fois assez longtemps. Je ne peux m’empêcher de penser que peut-être, c’est ici que Mika est venue prendre ses photos, que peut-être ce même vendeur a vu, il y a quelques années, une japonaise faire la même chose avec son appareil. Le compteur continue de défiler. Je visite plusieurs magasins. Les couleurs de ces cyprins dorés sur un fond sombre – noir, parfois bleu roi ou bleu marine – donne un tableau contrasté absorbant.
Au milieu des magasins d’animaux domestiques (car il n’y a pas que des poissons dans le marché aux poissons…), se trouve une boulangerie où je peux essayer le pain à l’ananas. Euh il est où l’ananas là-dedans? Il n’y en a pas? Ah c’est normal?! Bon… Et oui, il en a seulement la forme. La croute de sucre sur le dessus est censé rappeler l’ananas par sa forme. Cela se mange facilement. Plus tard, je veux absolument manger une dernière fois – sur place et pour cette fois-ci – la cuisine vapeur que j’aime tant. Je ne suis pas loin du restaurant où nous sommes allés la première fois que nous étions à Mong Kok, le 28 mars. Même au milieu de l’après-midi, le restaurant est en pleine activité. Les serveurs me reconnaissent ainsi que la responsable de l’autre jour. Je m’assieds tranquillement à une table, au milieu des locaux. Je commande des bouchés vapeur et des pains vapeur avant de me plonger dans la rédaction de mon journal. Comme à l’habitude, cela ne manque pas, les serveurs et serveuses passent presque tous les uns après les autres pour voir, par-dessus mon épaule, ce que je suis entrain d’écrire pendant ces longues minutes dans mon cahier. Suis-je un critique gastronomique?
J’observe une femme d’un certain âge qui vient de s’installer à la table voisine. Elle est seule. Elle ouvre le menu, le pose sur la table et verse du thé dans sa tasse, y trempe ses baguettes et sa cuillère avant de versé le thé utilisé dans un bol que vient de lui apporter un serveur. Rite? Manie? Le serveur que j’interroge sur le pourquoi de ses actions est gêné par ma questions et me réponds nerveusement un « Mais tout est très propre ici! » ce qui n’est pas du tout ma question. Décidément, ça ne passe pas… Je le rassure et il finit par me dire qu’elle doit trouver que c’est sale. Manie donc…
Après le déjeuner, je tiens à prendre une autre série de photo: des scènes de rue. Je sens que je n’en ai pas assez pris depuis mon arrivée et je désire saisir un quotidien, un moment ordinaire de la vie hongkongaise. Mong Kok est en cela parfait. Même si je suis souvent repéré, je me place à un endroit et n’en bouge plus. À côté d’un poteau à l’angle d’une rue, au feu rouge d’Argyle street avec Tung Choi street, devant un magasin. Après celui des poissons, un autre ballet s’opère dans la ville avec les bipèdes qui se faufilent dans la foule, attendent un feu qui passe au vert, regardent en l’air, s’embrassent, baillent, téléphonent… ils sont fascinants. Le compteur n’en finit pas de défiler. Je pourrais rester là des heures durant à étudier l’assistance pour trouver la personne à photographier au moment où elle approche.
Avant d’aller retrouver Christelle pour la soirée, je vais me poser dans un café et essaie le très haut bâtiment du centre commercial Langham place. L’espace – moderne – est intéressant avec son immense escalator au milieu du hall du quatrième étage. Je monte bien évidemment tout en haut et y trouve un endroit agréable. Je continue de gribouiller mon cahier jusqu’à l’heure de prendre le bus pour retourner à l’hôtel. Dernier voyage dans ce moyen de transport.
Christelle est déjà dans la chambre. Je me change afin d’être habillé pour la soirée. Nous allons une dernière fois sur l’île pour enfin monter sur le Mont Victoria.
Dans le hall de l’hôtel, je passe à la réception voir Cherry afin de lui demander de prendre son portrait ce qu’elle accepte même s’il y a du monde. Elle me donne son adresse email afin que je lui envoie le cliché une fois retravaillé. J’eusse aimé discuté davantage avec elle mais elle est en plein travail et les clients n’en finissent pas d’arriver à l’accueil. Vous pouviez pas choisir un autre moment pour venir non?! Nous nous dirigeons ensuite vers le ferry, il est environ 18h30. La houle est assez forte et remue le bateau jusqu’à l’embarcadère de l’autre côté de la baie. Il y a d’ailleurs un tel tangage que la passerelle est relevée et nous devons attendre. Le risque de glisser ou perdre l’équilibre existe au moment de débarquer en raison des mouvements de la passerelle. Ce soir, le risque est trop grand aussi les matelots nous arrêtent d’un geste de la main – certains passagers sont descendus – et relèvent le chemin pour débarquer. Le ferry se comporte effectivement comme un bouchon sur l’eau et il faut se tenir pour ne pas risquer de se cogner ou pire, tomber. L’expérience nous amuse beaucoup et nous sommes très heureux de la vivre, asseyant un peu plus notre expérience et notre connaissance de la ville. Nous prenons après le bus 15C qui relie le port à la station du Peak tram. Monter à pied relève du défi et puis quand on voyage, prendre différents transports est une obligation. Bon, comme nous sommes un peu en retard, ça nous permettra aussi de limiter les dégâts. J’ai réservé deux jours plus tôt pour 19h. La réservation est nécessaire pour ce lieu fameux avec sa vue. Le tram est mignon mais moins authentique que le ferry à mon goût. L’expérience est par contre très amusante. Rappelez-vous le moment où les montagnes russes commencent leur ascension. Vous avez exactement la même sensation ici. Les passagers sont collés au dossier tellement la dénivelée est importante. On sent le câble qui nous tire vers le haut. Tout le monde est euphorique, tourne la tête dans tous les sens pour la vue, pour notre position par rapport aux immeubles voisins. Par moment, on ne doit pas être loin d’un angle à 45°. le tarif est plutôt élevé (22HK$ soit 2,2€) mais ils les valent complètement puisqu’on s’amuse et que c’est le meilleur moyen pour atteindre le sommet. À la dernière station, on arrive par un couloir de boutique de souvenirs dont on se passerait bien.
Le restaurant se trouve dans un bâtiment à côté de The peak tower, The peak galleria, à deux minutes. Il s’agit en fait de centres commerciaux. On va au Cafe deco – recommandé par le Routard – pour sa vue, pas particulièrement pour sa cuisine – certes correcte – mais qui n’a rien de local, ni même de chinoise. 99% des clients – étrangers – frémissent de bonheur d’être là, avec leurs amis, en couple, pour une occasion spéciale devant la baie vitrée. La table qu’on nous propose est incroyable. Il y a deux tables pour avoir la meilleure vue possible sur la baie, nous sommes à l’une des deux. En chemin, je demande à la réceptionniste:
– Vous nous avez choisi une bonne table j’espère!
– La meilleure table du restaurant monsieur, la mieux placée.
Nous n’en croyons pas nos yeux. Collés à la vitre, nous passons la soirée rivés vers les immeubles qui s’illuminent à 20h pour Symphony of lights. D’ici, d’ailleurs, le spectacle est moins impressionnant. Nous sommes un peu trop loin et trop haut et il reste définitivement plus intéressant quand on le regarde de Kowloon. Il n’y a que les tables de la terrasse pour vaincre ce meilleur emplacement. Il fait encore trop frais et le vent est très fort aujourd’hui, ce qui influence aussi l’accès à l’extérieur. Nos premiers cocktails – colorés – à la main, nous trinquons avec un immense sourire pour fêter nos vacances. Nous terminons en beauté. Le dernier soir est pour moi l’heure des bilans aussi travaillé-je un peu Christelle pour savoir ce qu’elle a pensé de son séjour, de son premier voyage en Asie, en dehors du Japon. Elle est aux anges. Nous faisons aussi le bilan de nos journées ensemble, de la façon dont nous les avons vécues. Le bilan est très positif car il y a bien eu un échange réciproque. Nous discutons à bâtons rompus pendant que la danse des plats se déroule: une assiette d’entrées variées (vietnamienne/asiatique), un poulet tandorii (indien) accompagné de naan (indien), du vin rouge (languedocien), du vin blanc (allemand), un fondant au chocolat (occidental?), un sunday (américain)… Nous jurons de redescendre à pied pour brûler des calories tellement nous sommes repus. L’endroit se donne des allures de grands restaurant et propose le service d’un Monsieur lavabo – en veste blanche – qui – dans les toilettes – ouvre les robinets, appuie sur le dispenseur de savon, tend des papiers absorbants pour s’essuyer… Bon, je doute de l’utilité mais après tout… Lorsque je m’y rends la première fois – n’ayant pas envisagé la chose dans un restaurant qui me semble modeste – je n’ai aucun pourboire à lui remettre et en suis désolé
– Ok sir, ok! No problem, no problem! Ok sir!
Lorsque j’y retourne la deuxième fois, je prépare une pièce pour lui montrer que j’ignorais sa présence la dernière fois et que je tiens à réparer mon erreur. Même manège sauf l’américain qui me précède et qui lui sort un billet de 20HK$… j’en hésite à sortir ma pièce ridicule de 5HK$… remonte ma pauvre fierté et lui tend le plus délicatement possible en espérant qu’il ne verra pas la misère bon marché que je lui donne, penaud.
– Ok sir, ok! Thank you, no problem! Ok sir!
Ah tiens, il y a une variante…
Nous quittons le Cafe deco trois heures et demie plus tard avec une bonne note d’environ 1000HK$ (soit 100€) pour deux. La table à côté (5 Français et une hongkongaise) avec leurs deux bouteilles de champagne et trois de vins doivent pour en avoir une légèrement plus salée… Je souhaite faire quelques photos du panorama avant de redescendre. Je demande à une jeune femme accompagnée s’il faut du temps pour le trajet à pied. Elle me regarde comme si je lui avais demandé comment on fait les bébés.
– C’est trop loin! Peut-être trois heures!
– Trois heures?!
– Oui et puis c’est dangereux!
– Dangereux?! Mais pourquoi?
Elle interpelle son ami.
– Il veut descendre à pied. C’est impossible non?
– Ouh la… impossible!
– Mais vous pouvez descendre jusqu’à la prochaine station du tram. Là, ce n’est pas loin.
– Euh… d’accord, merci.
Dangereux?… Je veux marcher en raison du poids sur mon ventre. La promenade digestive est nécessaire! Nous prenons le chemin. Déjà, la vue s’améliore. A peine 50 pas plus bas, le panorama est encore plus grand et plus beau car nous nous sommes déjà rapprochés. De plus, le tram passe juste en dessous et on peut le voir. La dénivelé est très impressionnante. On franchit plusieurs centimètres à chaque pas. Très vite, nous voyons la station puis deux maisons. Ouaaaah, mais qui peut habiter là? Un gardien s’approche de nous et je lui demande confirmation sur le temps et le risque de l’expédition.
– Jusqu’à Central? Ooooh trente minutes.
– Trente minutes?!
– Et c’est dangereux?
– Mais non, regardez, c’est ce chemin.
Il nous montre une rue goudronnée abrupte mais tout à fait praticable et éclairée.
– Si vous voulez, à mi-chemin, vous arrivez dans une rue et là, il y a des taxis qui passent souvent.
– Il faut combien de temps?
– Ooooh dix minutes.
– Dix minutes?! Allez, on est parti!
Il n’y a donc aucun problème mais j’ai rarement pris un chemin avec une telle dénivelée. C’est par moment spectaculaire. Nous rions aux éclats de cette aventure. Nous ne croisons personne – nous apercevons de loin une femme qui promène son chien – qui fait ce trajet. S’il est infernal à monter, le contraire est plutôt amusant. D’autant qu’on se rapproche de la ville à grande vitesse, qu’on passe juste à côté des tours d’habitation qui se cachent derrière les arbres. La vue est tout aussi intéressante. Peu de temps après être arrivés sur la route, un taxi passe. Je le hèle et Christelle me félicite car elle vient de regarder sa montre. Il est 23h10 et le dernier ferry par à 23h30. Nous n’avons plus le temps. Croyant avoir pratiquement tout descendu, nous découvrons en fait que le taxi n’en finit pas de dévaler des pentes jusqu’à Queen’s road. La voiture plonge vers le centre de la terre. Sur le siège arrière en cuir, nous devons caler nos pieds sur les sièges avant et nous tenir fermement à la poignée pour ne pas glisser. Alors que j’appuie véritablement sur mes jambes pour ne pas déraper davantage – je suis à la moitié de la baquette – Christelle a déjà les fesses sur le bord, prête à tomber. Elle bafouille en disant « J’vais tomber! Quand est-ce que ça s’arrête?! » Eclats de rire! Notre promenade digestive est un succès! Vive l’aventure!
Nous arrivons à temps pour la dernière traversée. Assis sur les bancs en bois vernis, les pulsations du moteur qui traversent le corps, nous restons très silencieux. Profiter du ferry, profiter de la vue… profiter de cette dernière traversée. Je ressens dans l’air notre besoin de nous imprégner l’un comme l’autre de ce que nous vivons à ce moment-là. Nous aimons Hong Kong et nous allons la quitter.
Nous retournons à l’hôtel rapidement pour poser tout mon matériel photo bien trop lourd. Nous resortons aussitôt pour terminer la soirée dans des bars de Minden avenue, découverts la veille. Le club nous invite à rentrer car il y a très peu de clients, ce qui se comprend un mardi soir. C’est d’ailleurs le Special ladies night ou tout est gratuit pour les femmes: entrée et boissons à volonté! Cependant, nous sommes plus dans l’idée de profiter d’endroits pour prendre un verre et discuter. Nous essayons Cloudenine à l’entrée particulière puis Club A car j’avais un peu discuté avec un des membre hier. Je fais confiance aux barmen pour nous préparer des cocktails qui sont réussis. Deux heures du matin à Hong Kong, la journée – à l’image de notre séjour – fut riche et intense.
Il nous reste quelques heures demain matin pour faire quelques achats.
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Voici la galerie de photos du 31 mars.
Deux thèmes principaux: les bipèdes et les cyprinidés. J’espère que le mariage vous amusera.
1 panorama pour cette journée: le centre commercial Langham – 8 images
Passez votre souris sur la droite des photos de la galerie et cliquez pour voir la suivante.
Toujours autant de plaisir à te lire tellement nos voyages ont été différents. Pour la femme d’un certain âge, c’est peut-être une manie mais c’est surtout tout à fait normal de laver sa vaisselle avant le repas. Dans beaucoup de restaurants populaires de rue, on trouve sur sa table un bol dans lequel on lave ses couverts et ses verres à grands renforts de thé car la propreté n’est pas forcément au rendez-vous. Cela m’a beaucoup surpris moi aussi mais comme tout le monde le faisait, les amies que j’avais rencontrées n’ont eu aucune « honte » à m’en expliquer la raison. Le serveur à qui tu as posé la question devait penser que tu connaissais cette habitude et a voulu te rassurer en te précisant que dans son établissement tout était propre et qu’il n’était pas nécessaire de passer par ce petit rite sanitaire. 😉
Manque de teeeemmps… J’ai survolé, un petit régal encore. J’adore le passage du taxi lol…
et je retourne bosser…
Les poissons sont vraiment top. Et drôles aussi parfois. J’espère que la version 16/9 a plu 🙂
Plus à lire cette fois, j’aime 😉
Merci pour les infos Fred.
Prends ton temps Gil, je ne bouge pas!
Merci Vincent. Ca fait plaisir. Oui, la photo a beaucoup (BEAUCOUP!) plu ce qui m’a aussi fait très plaisir.
Merci Réginald! 😉
Très joli ce final, tu as vraiment beaucoup de talents, les poissons sont le bouquet final merveilleuse couleurs, et les bipédes comme d’hab tu as l’oeil patron
bien vu ce « mariage » n_n
Bonjour,
c’est un super carnet de voyage que nous avons la. J’ai adorée et sa donne envie. Merci pour ce partage. Si vous avez le temps, passer surhttp://www.visoterra.com/voyage-hong-kong-premiers-pas-en-asie/bonjour-la-chine-bonjour-hong-kong.html , ou j’ai trouver des récits tres intéressant.
Bonne lecture a vous et tous vos commentaires sont les bienvenue
A bientot
Sébastien