La deuxième journée commence tranquillement. Nous cherchons un endroit pour prendre le petit déjeuner. Vu que l’hôtel est à l’intérieur d’un centre commercial, ça devrait être facile. Mais en fait, non… On se retrouve au Papas café qui n’a rien de local mais qui a le mérite d’être sympa. Il propose un menu spécial pour le petit déjeuner.
Autour de nos thés et tartines, nous nous organisons. C’est décidé, nous allons voir la mer!
Au nord-ouest, de l’autre côté de la baie, se trouve Shikanoshima (satellite) à laquelle on accède via un isthme. Entre un passage de la largeur de la route et deux ponts assez grands, la balade est très sympa. L’île doit s’étendre sur trois kilomètres de long et une petite route en fait le tour. Le vent d’est donne de rouleaux qui blanchissent sur les plages de sable fin. L’ambiance « vacances » est passée au niveau supérieur d’un seul coup. Voyant des rochers grimpables, je décide d’arrêter la voiture pour aller faire le singe. Les rochers sont mes branches. Je me souviens de mes longues courses en Bretagne, sur la Côte sauvage, à courir, sauter et escalader les blocs de pierre de long en large. Mes vagues souvenirs de deux années d’escalade me reviennent plus ou moins. Au sommet, perché, je suis heureux. Noriko est restée sur le bord de la route, peu intéressée ni équipée des chaussures adéquates. Par moment, la nature sculpte de drôles de formes. Un peu plus loin, j’ai l’impression de voir comme une alcôve où je souhaite aller faire l’idiot pour m’y réfugier. Impossible de descendre! Pas d’escalier pour y accéder. Je reconnais bien là le Japon. Si mes souvenirs sont bons, chaque centimètres de côte est accessible en France, pourquoi ici, on ne peut pas sortir du chemin tout tracé? Frustrations! Au nord est de l’île, Noriko aperçoit une pancarte qui indique une route vers un parc et un panorama. Nous slalomons sur une route étroite de lacets avec les branches des arbres qui lèchent le toit de la voiture La montée est raide. Sur le sommet, est posé un observatoire – à l’architecture jurant avec l’environnement – même s’il est vert (sic) – en haut duquel des amoureux transis attachent des cadenas gravés d’un message qu’ils fixent sur la balustrade. Le geste est mignon alors que la construction ne l’est pas. Le vent nous décorne mais la vue est belle.
Peu de temps après être redescendus, au nord de l’île, nous apercevons une plage sympa où nous nous rendons. Assez longue, elle permet de se promener et de s’amuser avec les rouleaux qui nous éclaboussent. Même si la mer est assez froide, l’excitation des vagues nous le fait rapidement oublier. À l’autre bout – vers le sud -, se situe une petite île avec une porte shinto (y a-t-il un temple?) par laquelle on accède via un chenal peu profond. Là, des enfants jouent, un homme observe les poissons derrière son masque et une famille cherche des coquillages. L’endroit est très tranquille, tout comme la plage qui est en fin de compte assez peu fréquentée.
Nous terminons notre tour rapidement. Même du côté ouest, les plages semblent agréables et donnent envie de se poser. Cependant, nous repartons vers Fukuoka, dans un quartier du nord. Nous nous rendons au premier onsen du voyage car même en pleine ville il y en a deci-delà. Dans le nord de Tenjin ゆの華 (yu no hana) nous accueille. Très traditionnel et un brin vieillot, l’endroit ne manque pas de charme. Les bains – dont un à « l’extérieur » -, sont très bons et relativement chaud. Celui qui se trouve à l’extérieur est le plus chaud, à 44°C. Les autres le sont moins. Voilà bien longtemps que je n’en avais pris. La peau en est la première reconnaissante. Non seulement on se sent très propres mais en plus, les minéraux contenus ont certainement beaucoup d’effets.
Bien que le temps soit assez nuageux, Noriko propose d’aller observer ce qu’on pourra voir du coucher de soleil, dans un café au bord de la mer, à côté de la tour de Fukuoka. Juste devant la tour est situé Seaside Momochi, une zone commerciale avec des cafés-restaurants, quelques magasins et une grande plage. En sirotant des boissons chaudes – car le vent qui continue de souffler est plutôt frais en cette fin de journée -, nous jetons de temps en temps un œil à monsieur Soleil qui lutte contre les nuages. Tranquillité. Nous repartons ensuite à l’hôtel pour nous désaler et nous changer. Comme il s’agit du dernier soir dans la ville principale de Kyushu, une balade nocturne s’impose.
Avant d’attaquer, la deuxième expérience culinaire que nous avons choisie consiste à aller s’asseoir au comptoir des cantines mobiles qui viennent s’installer tous les soirs au même endroit. On les appelle 屋台 (yatai). Il y en a plein le long des quais dans les quartiers de Nakasu et Tenjin. Elles sont très populaires à Fukuoka. Comme nous ne pouvons trouver celle que nous cherchons et qui nous était recommandée (a-t-elle disparu? est-il trop tôt?), nous nous rabattons sur 風来坊. Une femme bien en chair nous invite à nous asseoir et prend notre commande. Nous commençons par des rouleaux fris de 明太子 (mentaiko, une des spécialité principale de Fukuoka) et des おでん (oden) pour accompagner nos boissons. La patronne nous questionne. D’autres clients sont autour du comptoir et mangent en aspirant des ramens, le plat principal de ces boutiques. Nous les rejoignons un peu plus tard. Nous dégustons notre premier ramen du voyage tout en observant un homme, à notre gauche, pas loin de la retraite, originaire d’Osaka. Je meure d’envie d’imiter un pistolet avec ma main ou le geste pour tuer avec un katana pour voir sa réaction mais n’ose pas le déranger au milieu de son repas.
Les ramens de Kyushu sont particulièrement connus et bons comme le 博多ラーメン (Hakata ramen). Les nouilles sont fines et délicieuses ainsi que la soupe. La patronne est ravie que nous apprécions et rit avec nous. Noriko me fait justement remarquer quelque chose qui sera confirmé plus tard: les gens sont très gentils. Aimables, serviables et souriants, tout le voyage sera aussi réussi grâce aux habitants de l’île que ce soit dans les magasins ou dans la rues. À y réfléchir, dans mes amis japonais – je pense à Fumi ou à Seiji entre autre -, cela est particulièrement vrai. Ce sont des gens chaleureux qui invitent à la discussion et qui m’ont rendu de multiples services sans rien attendre en retour, naturellement.
Repus – je n’ai pas l’habitude de manger autant… -, une promenade digestive est obligatoire. Je souhaite faire des photos de nuit des quais. Nous retournons donc dans les rues où nous nous sommes baladés la veille, dans Nakasu. Nous nous posons sur le pont des rencontres où un couple d’artistes-chanteuses amusent les passants. Les notes du shamisen et les voix aigües de ces femmes montent dans la nuit éclairée. Un moment estival reposant. Enfin, dans le quartier chaud de Nakasu, nous trouvons un café pour trinquer à notre dernier soir dans la ville.
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Voici la galerie de photos du 4 août.
Il y a quatre panoramas.
Passez votre souris sur la droite des photos de la galerie et cliquez pour voir la suivante.
Ca me renvoie 10 ans en arrière et me rappelle plein plein de souvenirs…
Ahhh Kyushu forever!!!
j’adore les yatai!!!
super
Un endrois bien sympathique, me semble t’il .
Mais s, il y a des endroits non accessibles sur les côtes françaises, sans doute parce que trop dangereux et il y a, notamment dans le midi, des sites côtiers privés…!
je m’interroge.. la France te manquerait elle ?