– À quelle heure est ton avion dimanche?
– Hmmm… attends, je regarde. Euh… je cherche. (A moi) Où j’ai foutu mon billet d’avion?! Bon écoute, je ne retrouve pas mon billet. Dès que je l’ai retrouvé, je t’envoie un texto pour te dire ça.
À peine raccroché, mon cerveau s’illumine. Il est dans mon sac bleu. Je regarde rapidement mon billet: 11h40. Dans ma chambre, je calcule laborieusement avant d’envoyer mon message à maman.
– Bon 2 heures avant, ça fait 9h40… on va dire 30 minutes pour aller à Roissy… ok on part vers 9h!
En ce dimanche matin, je me réveille vers 7h30 histoire d’avoir le temps de fermer ma valise, de me préparer et tout ça. Je vérifie mon billet pour connaître mon heure d’arrivée au Japon: 14h20. Mon œil remonte d’une ligne… celle du départ: 18h30.
– Oh putain!
Je descends dans la cuisine… penaud… mon père est déjà en train de prendre son petit déjeuner.
– Euh… papa… euh… en fait… euh…
– Qu’est-ce qu’il y a mon garçon?
– Euh… et bien en fait… euh… je me suis trompé d’heure…
– Dans le bon sens ou dans le mauvais sens?
– Euh… dans le bon sens.
– Quelle heure?
– 18h30.
– Mais c’est ce soir! Pourquoi tu as dis 11h40?
– Ben en fait, sur le billet est indiqué la durée du vol… qui est… de… 11h40…
– C’est pas grave. C’est mieux dans ce sens-là!
– Désolé de t’avoir réveillé pour rien.
– C’est pas grave. Tu devrais appeler ta mère pour lui dire. Avant qu’elle sorte.
Au risque de me faire crucifier, je téléphone rapidement. Elle dort encore.
– Allô…
– Euh… maman, je me suis trompé. Mon avion est à 18h30.
– Ah bon?… oui… d’accord… on se rappelle…
Je me dis que la crucifixion est reportée pour plus tard, quand elle se sera réveillée, quand on la retrouvera pour le rendez-vous.
Plus tard, à l’aéroport, autour d’un chocolat chaud, après avoir enregistré mes bagages, l’ambiance est au départ. On parle peu. On ne sait pas trop quoi dire. L’atmosphère est un peu lourde. Les départs sont toujours un moment difficile. Moi qui était content de retourner au Terminal 1 de l’aéroport Charles de Gaulle avec ses tapis roulants mythiques dans son puits central ou ceux des satellites, je ne peux en profiter en raison de cette sensation de séparation qui nous serre les entrailles à tous.
Je rentre.
hey on y est passés dans ce terminal, avant l’étendue turquoise.
les aéroports … j’ai l’impression que le fait de se retrouver dans ces endroits à des heures pas vraiment habituelles, rendent ces lieux complètement inertes, comme si on se transformait en simples objets à mettre dans un avion pour un transfert … les gens attendent, personne ne se parle … brrr