Kanazawa
Le petit déjeuner est à la hauteur de l’endroit : japonais. Toujours un peu difficile pour l’occidental que je suis d’avoir un poisson grillé ou des soupes salées au réveil… Mais là encore, le repas est impeccable, servi dans un très beau service. Nous retournons dans notre chambre juste après, les pieds trainant car nous voulons reculer l’heure du départ. Quitter cet endroit nous déchire sachant que nous n’en avons pas assez profité la veille et que nous voulons encore nous tremper dans le onsen, de prendre des photos des locaux…
Vers 11h, nous partons pour Kanazawa qui est à moins d’une heure de route. Le soleil baigne dans un bleu immaculé. Il ne fait pas très chaud mais nous aimerions avoir une telle clémence pour les jours à venir. Au moins, nous n’aurons pas de tempête de neige aujourd’hui puisque nous ne traversons pas de montagne… On en voit des montagnes justement. Celles de la province de Toyama au loin sur notre droite. Certains sommets de cette frontière entre la province où nous sommes – Ishikawa – et celle de Toyama donc sont capitonnés de blanc. Ils doivent être assez hauts car il n’y a plus de végétations. La chaîne est superbe. Cela est d’autant plus amusant que sur notre gauche, très proche, se trouve la mer du Japon et ses plages. Nous avons donc ce paysage estival – bleu-vert – sur notre gauche et les montagnes hivernales de l’autre. Bien que conduisant, je ne peux m’empêcher de tourner la tête des deux côtés pour admirer cette combinaison plutôt inhabituelle.
L’entrée à Kanazawa se fait par une des grandes artères à la sortie de l’autoroute. Comme nous cherchons le quartier de notre première visite ici – Noriko découvre aussi la ville – nous finissons par tourner à gauche vers la direction qui nous semble la bonne. Paf! Le voyage dimensionnel n’est pas géographique ici mais temporel. Nous souhaitons visiter Nagamachi, cet ancien quartier féodal des samourais. Les ruelles sont pavées à l’ancienne et les murs bas en torchis jaunes nous sautent aux yeux. L’ambiance est très agréable. Nous garons la voiture pour nous promener ensuite. Nous découvrons des canaux le long de ces murs typiques. S’il n’y avait pas de touristes comme nous, on jurerait qu’on croiserait un samourai au détour d’une rue, gardant une des superbes demeures qui se trouvent là.
Certaines maisons sont visitables et nous voulons voir celle de Nomura. Elle appartenait à l’un des bras droits du seigneur Maeda Toshiie au XVI siècle. Ce que nous visitons n’est pas ce qu’était la maison à l’époque. Nous ne visitons qu’une représentation de cette demeure qui fut détruite comme toutes les autres au moment de la fin du système féodal. Il n’en reste pas moins que l’endroit est délicieux et reposant avec ces pièces sur deux étages et son magnifique jardin.
Juste à côté se trouvent deux magasins de pâtisseries japonaises (wagashi) que nous découvrons. Elles ont l’air très appétissantes et nous sommes surpris par leur délicatesse et présentation. Nous découvrirons plus tard – une fois rentrés à Tokyo et en discutant avec des amis – que Kanazawa est très réputé pour ses gâteaux justement. Le premier – dans la rue en face – s’appelle Murakami et propose entre autre des crêpes roulées fourrées avec de la pâte parfumée aux cerisiers japonais et un mochi à l’intérieur. Petit plaisir. Le deuxième, juste à l’entrée de la maison Nomura – où nous passons en sortant – est celui de Sakakobo Taro. Très stylé et chic, il vend lui aussi des produits de toute sorte superbement présentés.
Nous reprenons la voiture pour aller à notre deuxième destination de la journée : le jardin Kenroku (Kenrokuen). On dit que c’est l’un des trois plus beau du Japon avec celui de Kairakuen à Mito et celui de Korakuen à Okayama. Il n’est pas très grand et nous en faisons le tour en nous promenant tranquillement. La région étant plus froide que vers Nagoya ou Tokyo, les fleurs des cerisiers sont encore en bourgeon, prêtes à éclore mais dans une bonne semaine. [edit: La période de pleine floraison est prévue entre les 9 et 12 avril] Reste que la météo est parfaite et nous découvrons un très beau jardin. On respire.
Notre troisième visite de la journée est attendue avec impatience. Le musée d’art du XXI siècle – ouvert en 2004 – est déjà une grande institution dans le domaine de l’art contemporain. Imaginé par Sanaa, deux architectes (Kazuyo sejima & Ryue Nishizawa) que j’adore, il nous tarde de le visiter. Le bâtiment et son intérieur sont fantastiques et superbement pensés. Les expositions hébergées sont de premier ordre. La première chose qui me réjouit est que comme à Beaubourg ou à La Vilette à Paris (par exemple), plusieurs œuvres sont acessibles gratuitement et « manipulables », faisant partie de l’environnement : celles de Florian Claar ou de Olafur Eliasson. Il y a ici une approche de l’art comme elle devrait l’être partout : accessible. Malheureusement, la moitié de la collection permanente est inaccessible ! L’exposition temporaire sur Olafur Elisasson (un artiste que je vénère au plus haut point!) s’est terminée le 22 mars et la suivante se prépare, empêchant ainsi de voir des choses très connue comme « Swimming pool » de Leandro Erlich. La déception est immense. Déjà, avoir raté l’exposition d’Eliasson à une semaine près fut un déchirement mais ne pas pouvoir voir la galerie 6 (encore Eliasson et d’autres !), la piscine donc ou le « pont vert » de Patrick Blanc sont particulièrement décevant… Ce qui est visible est parfois intéressant mais le goût amer de la déception gâche le plaisir tout comme le café ou le thé que nous prenons dans la cafétéria du musée, trop chers et peu goûteux… Il reste « L’origine du monde » d’Anish Kapoor ou encore « Bleu planet sky » de James Turrel qui sont saisissants. Même pas de tarif réduit alors qu’un tiers de la collection permanente n’est pas visible… je me retiens d’aller me plaindre en revenant vers les guichets de l’entrée mais ce n’est pas les « petits boulots » du comptoir qui peuvent faire quoi que ce soit. Nous ressortons pour nous amuser avec les « klangfeld » de Claar avant de nous diriger vers l’hôtel pour garer les voitures et poser nos valises dans notre chambre.
La dernière visite de la journée concerne le quartier de Higashi Chayamachi. Nous y retournerons le jour suivant mais nous voulons aussi le découvrir de nuit, avec ses lampadaires, ses maisons allumées… Comme il est déjà un peu tard, il n’y a plus de bus, comme il est un peu tard, il fait assez froid et nous prenons un taxi pour nous y rendre. La voiture est coincée dans le parking de l’hôtel et ne peut être utilisée sous peine de payer en plus alors que justement, on ne paie qu’un ticket modérateur. Et oui, l’hôtel n’a pas de parking à lui mais sous-loue les services d’une entreprise privée. Rien de bien grave. De plus, nous tombons sur un papy chauffeur absolument adorable. Il nous raconte l’histoire du quartier, d’une des maisons les plus réputées de geishas et non visitable (sauf si on connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui peut nous faire entrer – le truc sur liste ultra sélectionnée donc) et nous félicite de venir le soir pour le découvrir car l’ambiance est superbe et pour une première rencontre, c’est une excellente idée. Nous trépignons sur le siège arrière.
Il nous laisse sur la petite place en plein cœur du quartier et nous salue. L’atmosphère est effectivement impressionnante. On prend conscience de cet ancien quartier des plaisirs. Très clos, il fait penser à Gion à Kyoto. Les maisons sont raffinées et jolies. Je pose mon trépied un peu partout pour prendre des photos. Il fait assez froid.
Nous ne tardons pas sachant que nous allons revenir et repartons vers la gare pour aller dîner. Entourés de salarymen and women de la ville dans une izakaya, nous mangeons correctement avant de rentrer à pied à l’hôtel.
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Voici la galerie de photos du 30 mars.
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salut
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Super, de très jolie photos j’aime la lampe, c’est beau!
J’adore les photos de cette série, vraiment superbes!
Il n’y a que les pâtisseries (à tort ou à raison) qui ne me disent rien qui vaille dans cette série… Sinon que d’espace intérieur et toujours un ravissement des couleurs.
de très belles photos d’un Japon qu’on n’a pas l’habitude de voir à Tokyo. Les entrées de restaurant et de maison sont impressionnantes.
A nouveau une bien belle série, j’aime beaucoup le village de nuit. 😉
@Momo
Merci 😉
@Eru
Salut, ça fait plaisir de te lire.
@Corinne
C’est parce que tu ne connais pas. Les pâtisseries sont très fines et excellentes. Il faut tenter! 😀
@Christelle
Oui, c’est aussi pour cela que je voulais aller là-bas.
@Reginald
Oui, c’était vraiment impressionnant. C’est un quartier de la ville, c’est pas un village. 😉 Mais c’est tellement différent du reste qu’on pourrait se tromper.
J’hésite toujours un peu à cliquer sur les photos qui présentent le Japon, ayant envie de voir tout ça de mes propres yeux …
Magnifique, …grand, je m’y vois, je sens presque les odeurs ! Merci
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