J’ai fait un passage très bref à Kyoto les 27 et 28 septembre. Cela faisait bien longtemps que je n’y étais pas allé. Mon ami Philippe est dans le pays pour trois mois et reste à Kyoto pour son nouveau projet photographique après les sumos. Un projet qui m’a permis de faire une rencontre colossale dont je parlerai peut-être plus tard, une rencontre avec une femme qui a un rôle essentiel dans la réputation de Kyoto.
Je suis donc allé à Kyoto pour voir Philippe et cela a aussi été l’occasion de me rendre dans un temple où je voulais aller depuis longtemps : Fushimi-Inari Taisha avec ses fameuses portes alignées les unes derrière les autres.
La première journée fut consacrée à des balades dans les rues de Gion ou Pontocho avec des rencontres pour mes portraits du jour et la deuxième au patrimoine avec la visite harassante de Fushimi-Inari Taisha et Toji et sa pagode.
Première journée
Dans le shinkansen, j’ai commencé mes portraits du jour avec deux hôtesses qui poussent les chariots de victuailles pour les passagers puis avec deux lycéennes, éléments d’un groupe scolaire qui emplissait tout un wagon. Les filles essayaient de communiquer avec moi en anglais et nous nous sommes bien amusés. En arrivant vers 12h, me trompant pour prendre le bus qui m’emmènerait au point de rendez-vous, j’ai pris quelques photos « graphiques » dans la fameuse gare de Kyoto, très moderne par Hiroshi Hara.
Sous un soleil radieux, j’ai retrouvé Philippe et nous avons commencé notre balade avec quelques terrasses pour se reposer et profiter de l’astre du jour. Dans le quartier de Pontocho, encore fermé en milieu de l’après-midi, nous sommes tombés sur des batiments ou endroits étonnants avec Sex on the moon en tête.
Nous sommes ensuite allés à la villa Kujoyama où il réside. Un endroit étonnant sur le flanc de la montagne avec une architecture particulière en béton qui n’est pas sans me déplaire. C’était juste avant notre rendez-vous avec cette dame très importante de Kyoto que j’ai bien évidemment prise en photo pour un portrait.
Jusqu’au soir, nous avons continué notre promenade avec un passage à un spectacle de bunraku – une première – et un restaurant de sushi. La ville est tout aussi contrasté que Tokyo avec des rues ultra modernes, d’autres glauques et juste à côté, une rue traditionnelle, comme dans un film, avec des murs en torchis et un petit canal. Nous sommes aussi passés par le quartier chaud de Higashiyama avec ses bars à hôtesses qu’on voit sur le trottoir pour attirer le client. Là, je suis entré d’un seul coup dans une boutique de ces robes très kitsch, très longues qui habillent les hôtesses pour faire le portrait de la vendeuse qui s’est étouffé pendant 2-3 minutes suite à ma demande soudaine. Nous en avons bien ri.
Deuxième journée
Réveillé vers 8h, je suis parti rapidement faire des photos de la villa pendant que Philippe dormait encore. Du haut des escaliers d’accès que plus personne n’utilisent, j’ai aperçu un prêtre, le blanc de sa tenue rayonnant à travers la cime des arbres. Comme j’étais à Kyoto, il me fallait un portrait du jour avec un homme de religion ! Je l’ai abordé alors qu’il retournait vers où il était venu. Il a accepté sans problème en me disant qu’il valait mieux le prendre devant son temple. Du coup, il m’a fait passer par le chemin des écoliers – chez lui – pour éviter de monter et de descendre. Complètement par hasard et en ignorant tout des alentours, je me suis retrouvé dans le plus vieux temple de Kyoto, perdu au milieu des arbres : le temple Grand Himukai ! Un endroit magnifique et authentique. Il a même appelé sa fille pour que je la prenne aussi en photo. Un homme adorable. La situation du lieu était une préfiguration de la longue journée de marche, de randonnée.
Derrière le temple Fushimi-Inari Taisha se trouve le mont Inari qu’on finit par grimper, emporter par toutes ces portes – plus de 30.000 – qui balisent le chemin. Si les 4 kilomètres se font en 2 heures, nous en avons mis trois à force de nous arrêter un peu partout pour prendre des photos l’un comme l’autre. Nous avons fini par aller jusqu’au sommet en se disant que comme cela, on pourrait se vanter de l’avoir fait. Mission accomplie. Mais seul l’alignement qui se trouve juste derrière le temple principal est impressionnant. Ces portes, plus petites, sont collées les unes aux autres.
Il n’y a pas que 30.000 portes, il doit aussi y avoir le double en araignées… je devrais plutôt dire « arachnides » car Paul Verhoeven a certainement vu ces « machins » avant de faire Starship troopers. Des couleurs et une forme d’une autre planète !
Nous avons aussi découvert qu’on peut se payer une porte dont le prix est fixé selon le diamètre des pieds. Le prix monte jusqu’à 1,5 millions de yens… Nous n’étions pas les seuls à monter et en cours de route, nous avons croisé un des peintres des portes et deux jeunes filles en yukata juste où il fallait pour la carte postale !
Nous sommes également passés au temple Toji qui est connu pour ses trésors et sa pagode, la plus haute du Japon.
Quand j’ai pris le train ce soir-là, j’en avais plein les pattes mais surtout plein les yeux.
Plus de détail sur les rencontres des portraits du jour : le 27 septembre et le 28 septembre.
Quelle peps! Bellissimo maestro ! Es-tu aussi allé à Myoshin-ji?
Nope, pas cette fois-ci. 😉
Finalement, Fushimi Inarii…avez-vous vu également les nombreuses statues de renard? Ils y sont « célébrés » car les rongeurs attaquent les portes orange et les renards sont censés les chasser!