Jours 1 et 2 – Les 23 et 24 décembre 2013
Voici mes notes de voyage. Vous excuserez le style télégraphique mais au moins, cela me permet de publier plus rapidement.
L’aller de 22h fut infernal.
L’attente de 5h à Abou Dhabi bien trop longue dans un aéroport climatisé, inintéressant et bruyant.
La salle principale avec une colonne centrale et un plafond qui mérite le détour mais c’est bien la seule chose.
Je constate, pour la première fois, que le transit est une occupation relativement banale.
Je m’amuse de toutes les nationalités présentes, comme un immense camp de réfugiés international.
Il faut ensuite 4h pour aller au Caire.
À côté de moi, Muhammad qui baragouine l’anglais dans un cocktail d’arabe. L’homme est adorable mais très costaud et très envahissant. Il lui arrive de se mettre carrément devant moi pour regarder par le hublot.
Le passage au-dessus de la péninsule arabique est impressionnant : un immense désert.
Le passage au-dessus de la mythique Mer rouge avec ses atolls l’est encore plus.
À l’approche du sol égyptien, je devine qu’on va pouvoir apercevoir le canal de Suez, autre lieu mythique et principal source de revenu du pays.
L’arrivée sur Le Caire est aussi marquante. Il existe désormais peu de villes survolées aussi bas par les avions en partance ou en arrivée.
L’air semble bien pollué car une couche grise est visible au-dessus de la capitale alors que l’air était bien plus propre auparavant.
Débarquement dans le très modeste aéroport du Caire complètement déboussolé.
Déjà sur mes gardes, quand un agent de l’immigration me désigne les guichets devant les tapis à bagages, je me méfie et fais trois allers-retours avant de payer 15US$ à un papy derrière une fenêtre qui indique « Banque du Caire »…
Je suis assailli par des chauffeurs de taxi à ma sortie dont plus d’un me suivent en me disant que ce n’est pas cher. Plongée directe et sans bouée !
Mon chauffeur attitré Ali finit par arriver, pas pressé pour un sou. Pendant les 6-7 minutes où j’ai attendu – 6-7 minutes bien longues – j’essaie de refouler avec des efforts surhumains ma panique, pour ne pas montrer à tous ceux qui m’ont repéré que je n’ai pas besoin d’eux.
Ali est un papy marrant, nonchalant avec une superbe 504 noire.
Tous les Français qu’il rencontre sont émerveillés par son véhicule et font des photos. Je n’y échappe pas, éberlué par l’état impeccable de la voiture. (Je me rendrai compte par la suite que je n’ai jamais vu autant de 504 de ma vie, même quand elle était populaire en France.) Il l’a achetée en 1979 et il en est très fier d’autant que la carrosserie, le châssis, le moteur sont d’origine ! – Il m’a même montré la carte grise avec le même numéro de châssis et de moteur !
Autre choc culturel : le bordel sur les routes entre les voitures qui klaxonnent en permanence pour se signaler car elles se frôlent à quelques centimètres, elles envahissent la chaussée et lorsqu’il y a deux voies tracées, les voitures forment trois voies et ainsi de suite.
La poussière et la pollution m’agressent violemment et me piquent la gorge. Dans le centre, au milieu des voitures, des chevaux, des ânes… Le Japon n’est pas seulement loin en heures de vol…
Nous arrivons à l’hôtel en passant par la mythique place Tahrir. J’ai les yeux écarquillés de me trouver là. La présence militaire et policière y est bien évidemment impressionnante. L’état de siège est terminé depuis un mois mais cela ne se voit pas.
L’hôtel Osiris est charmant même s’il est un peu modeste. Il a un côté chambre d’hôtes qui n’est pas pour me déplaire. Je suis accueilli par l’adorable Magdi, frère de Nabil, le propriétaire qui est en France avec sa femme Josiane. J’ai la chambre Aphrodite, très jolie et charmante. Dommage que je sois seul… Il est situé en plein centre-ville et au douzième et dernier étage d’un immeuble avec une terrasse sur le toit. Ma chambre a aussi une petite terrasse qui me donne un aperçu du Caire très impressionnant. Seul défaut, l’ascenseur extrêmement rudimentaire avec les étages qui défilent devant soi fait un bruit rauque qui résonne dans l’immeuble. Heureusement qu’il n’est quasiment pas utilisé la nuit…
Je prends une douche puis je file dehors comme à chaque fois que je voyage, je ne peux rester en place.
Cette première plongée dans les rues de cette vieille ville est intense. Je rencontre des vendeurs de magasins de rues, des papys qui traînent et s’occupent d’aider les conducteurs à se garer pour avoir un peu d’argent, des joueurs d’échecs et de baggamon qui m’invitent à jouer avec eux. J’adore !
J’aime beaucoup moins Khaled qui m’accoste place Talaat Harb et qui me donne un avant-goût du pipeau de nombreuses personnes qui vous abordent uniquement pour profiter de vous. Bien que je sois au courant, je tombe complètement dans le panneau. Il faut dire que les 25h de voyage n’arrangent pas les choses et ce genre d’individus est tellement bien préparé – de vrais représentants commerciaux aux multiples stratégies – qu’il m’embarque dans une galère pas possible qui me fait perdre mon temps et gâche mon arrivée dans ce pays. Enervements assurés de ma part et le comédien Khaled me sort ses yeux de chiens battus pour essayer de m’apitoyer. Au bout d’un moment, ça ne marche plus et il dégage. Sauf que pendant 1h30, il me colle, il m’invite à prendre un thé, il joue les guides touristiques et me montre le palais Champollion, il m’emmène dans un duty free pour acheter du champagne pour le soit-disant mariage d’un ami, il m’emmène au restaurant Abou Tarek où je veux aller seul mais comme j’ai stupidement dit que j’y allais, il m’accompagne. La chose la plus importante que j’ai su gérer : le nom de mon hôtel. Je ne lui ai jamais donné.
Premier dîner typique chez Abou Tarek donc : le kochari. Totalement inintéressant mais à goûter une fois ! Et puis ça coûte 7£ (7 livres égyptiennes).
Sur le chemin du retour, rebelote avec un vendeur d’essences (huiles essentielles) qui veut absolument me donner sa carte de visite. Ce coup-ci, le pipeau c’est que je n’ai rien besoin d’acheter, que c’est gratuit, qu’il m’invite parce qu’il est mon ami. (Je n’ai jamais eu autant d’amis et de frères de ma vie…) Je finis par pouvoir sortir de sa boutique non sans mal et il continue de crier pour me faire revenir alors que je m’éloigne…
Me voilà blindé après 4h sur place !
Sinon, je retrouve la vie à l’extérieur comme en Asie du sud-est ou en Méditerranée avec tous ces petits magasins de famille qui sont ouverts sur la rue et qui fonctionnent par thématiques selon la rue ou le quartier. Celui des réparateurs de voitures est impressionnant.
Bonnes adresses :
Abou Tarek – restaurant – 16 rue Champollion, Downtown
Hôtel Osiris – 49 rue Nobar, borg city mall, Bab El Louk
Galerie
Photographies prises avec le Sony RX100II, acheté spécialement pour l’occasion.
L’arrivée au Caire avec sa cohorte de taxis et autres personnes rencontrées ça et là et qui guettent le touriste pour les embobiner est commune à toutes les grandes villes d’Orient que je connais(en Turquie, Iran, Pakistan Inde etc) On n’y échappe pas! Ils sont souvent « commissionnés » par des commerçants ou des organismes.
Et puis, autre sujet, c’est drôle de voir que Peugeot demeure une valeur sûre en Afrique du Nord!
Sauf que c’est le Peugeot d’il y a 30 ans dont on parle là… J’ai vu beaucoup de voitures japonaises et coréennes quand même…
Beau début patron, pas assez de photos! faut oser quand même! L’Égypte! C’est vrai que le choc doit être impressionnant… Je suis allé une fois en Tunisie et c’est vrai qu’ils sont envahissants! amis et même moins cher que gratuit! A tous les coins de rue 🙂 Mais déjà je suis impatient de voir les prochains épisodes
Ca marche m’sieur, plus de photographies pour le chapitre suivant. 😉
Au secours, ça me donne encore moins envie d’y aller….sorry ;-/
C’est parce que tu n’as pas encore vu tout ce que j’ai à montrer… 😉
!-))))