Un mois de janvier bien froid avec beaucoup de neige tombée sur Tokyo en une journée.
Le fameux personnage de Doraemon était à l’honneur d’une exposition au musée Mori à Roppongi. Plutôt amusant, coloré et j’y ai découvert que l’icône des années 70 est source d’inspiration de nombreux artistes dont la plupart est très connue : Murakami, Ninagawa, Nara, Masuda et beaucoup d’autres.
Il y eut donc cet épisode de blancheur sur Tokyo le 22. Je me trouvais sur le campus de l’université de Gakushuin et au milieu des arbres, c’était vraiment magnifique. En à peine une heure, la neige s’était accumulée sur les branches et ciselait leurs contours sur ce fond de coton. Il me fallait souvent revenir au chaud car sans gants – pas pratique pour prendre des photographies – mes doigts s’engourdissaient à grande vitesse.
Il y a deux « ultra » macrophotographies prises avec l’iPhone et une loupe, comme j’ai déjà fait avec des yeux. On y distingue les cristaux des flocons…
Autre événement important, début janvier lui, la Nuit de la lecture à Tokyo. Née en janvier 2017, cette fête est promue par le ministère de la Culture. Avec une collègue, nous avons décidé de l’importer à Tokyo : la première nuit de la lecture au Japon pendant que se déroulait la seconde édition en France, le même jour : le samedi 20 janvier. Nous avons emporté notre pari. Sans aucun budget (ou presque), avec les moyens du bord, nous avons réussi à faire venir plus de quatre cents personnes à l’Institut français et des lecteurs de toutes les trempes nous ont suivi : notamment une lauréate du prix Goncourt – Pascale Roze – et un francophone de renom, Akira Mizubayashi.
Le Ministère nous a gentiment remercier via un tweet le lendemain.
Un peu après 21 heures, il restait toutes les personnes que vous voyez sur la dernière photographie dont l’ambassadeur, Laurent Pic.
Pour les photographies restantes, il y a celle de Lu Yang, du mauvais goût démesuré à la sauce ohtaku-cosplay à la galerie Spiral… une vidéo est un peu plus bas si vous avez le courage…
Deux panoramas sur Tokyo car dès que je me retrouve en hauteur, je ne peux pas m’en empêcher… le premier depuis la tour Mori à Roppongi (pendant l’exposition Doraemon) et le second, de Ochanomizu, depuis le cabinet de mon ophtalmologue…
Enfin, l’immense claque émotionnelle grâce à Jérôme Bel avec son spectacle Gala. Des danseurs qui peuvent être de simples amateurs lors d’une certaine chorégraphie imposée mais des spécialistes ou des professionnels à d’autres, des couleurs de peau différentes, des proportions différentes, des capacités motrices différentes (une mamie en chaise roulante quand même), des âges différents… bref des quidams composant notre quotidien qui dansent comme ils le veulent, sur une musique de leur choix ou celle d’un autre, selon leurs mouvements ou parfois avec des mouvements imposés, le tout sur la scène d’un grand théâtre.
Je pleurais à chaudes larmes, comme un enfant de trois ans, devant toute cette diversité qui a la chance de pouvoir s’exprimer, se montrer. Diversité qui n’est rien d’autre qu’un mauvais synonyme de normalité. Mon bonheur se déversait à travers mes sanglots, mes hoquets devant une idée aussi simple, mise en scène de manière minimaliste, une idée qui concentrait parfaitement le monde dans lequel je souhaite vivre où tous sont acceptés, où TOUT est accepté. Je hurlais « Bravo! » à la fin, j’étais debout à pousser les spectateurs à se lever avec moi afin de féliciter les danseurs.
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