Le tonnerre me réveille… damned!
Comment faire ma promenade en montagne? J’ouvre le rideau pour voir… je ne vois rien. Enfin j’arrive pas à me rendre compte! Je descend dans le hall et là, je comprends… C’est les douches comme disent nos amis anglophones La verrière de la salle à manger résonne comme 200 tambours… merde! Journée squatte à l’hôtel? Genre allongé sur le lit devant TV5? Horreur…
Je prends mon petit déjeuner maussade, je vais sur Internet (mail + forum) pendant 1h. Je squatte ensuite le hall: ira? Ira pas? Des parapluies trainent et si jamais? Oh la pluie semble se calmer. Vite à la douche, j’y vais! Il est encore tôt. Environ 10h30, Je loue un parapluie même s’il ne pleut quasiment plus. Je vais assez loin dans les montagnes, autant être prudent…
Je dois prendre 2 bus pour y aller: le 5 et le 6. Coût du trajet: 1 yuans par bus (soit 0,1€ soit 15 yens). 2 yuans pour faire je ne sais combien de kilomètres! Beaucoup! Etonnant, beaucoup de chauffeurs sont des chauffeuses! Les 4 bus que j’aurai pris seront conduits par des femmes. Des femmes qui vous envoie chier grave si vous n’avez pas l’appoint… comme d’habitude, je suis le seul étranger… Les voyageurs me regardent éberlués. C’est qui cet uluberlu qui prend ces bus pourris? Un pauvre ou quoi? Amusant!
Après 1h30 de trajet, j’arrive à l’entrée d’une route avec une porte devant la forêt. Il y a des mecs qui se proposent comme chauffeurs pour m’emmener à l’autre bout de la route. Entre 5 et 6km plus loin d’une route de montagne tortueuse comme je peux le contaster sur la carte. Oui mais voilà, je veux marcher! Paraît même qu’il y a des petits chemins pour accéder à tous ces temples à fleur de montagne. Car je suis venu voir des temples dans cette végétation pas tropicale mais dense. Me voilà aux monts de l’Ouest! Et puis vive le numérique! Avant d’aller me perdre (comme d’habitude…), je prends les cartes en photo… on ne sait jamais…
Je pars. Oh un petit chemin sur la droite. Prenons-le! C’est quand même plus sympa que la route goudronnée. Plus sympa oui… Après 10 minutes de grimpette sur un chemin de 1m de large, glissant et humide, je souffle comme un boeuf! C’est dur! Très dur! Je fais 2,1km en 1 heure!!! Arrivé à une croisée de chemin, je suis paumé! Revenir? Jamais!
L’humidité est délirante! Il pluviote. J’aperçois un groupement de maisons par moment. Pas d’électricité. C’est en fait le chemin de villageois. Des villageois que je croise de temps en temps. Paumé, essayant 3 chemins différents, je vois une femme avec un cheval. Je l’arrète et lui montre une des cartes que j’ai prise en photo. Elle sait lire! Génial! Elle me dit de continuer avec un grand sourire. Je traverse un de ces villages. Un vieux me voit. Vite confirmer la direction! Il confirme! Et le chemin continue de monter sec! J’arrive dans les nuages! Véridique! Ca donne une atmosphère intrigante vraiment géniale! Plus tard, j’aperçois un mur rouge. Je suis arrivé!
Le temple du pavillon majestueux (huating) m’accueille avec sa porte monumentale et ses cours délicieuses. Seul reproche: c’est trop neuf! Il est pourtant vieux mais complétement repeint. Dommage. Il y a plein d’allées couvertes, différents pavillons, c’est très agréable. Le top absolu, c’est le temple principal au fond avec ses 500 arhats. Bas reliefs bouddhiques délirants que je prends en photo bien que ce soit interdit… Ben oui mais la mamie qui « surveille » dort… Impressionant! Suivant.
Ah encore un petit chemin. J’y vais! Lui, il est pavé (mes tennis et mon pantalon vont être contents…) mais pavé de marches. J’ai pas compté mais alors nom de Zeus… l’enfer! Qu’on me donne un altimètre pour savoir à combien je suis! La pluie repart… elle fait résonner les bambous et les plie sous son poids. Les nuages sont toujours là. Si c’était un peu plus vert, j’aurai l’impression d’être dans le film Le secret des poignards volants.
J’arrive au temple de la splendeur suprême (taihua) en sueur… Il date de 1306. Il est absolument adorable. Beaucoup moins retapé, il conserve un charme délicieux. Il y a même un étang entouré d’une galerie couverte devant un temple. La vue est sublime. Mon effort est généreusement recompensé.
Malgré la fatigue, je décide de continuer vers le 3è groupe de temples… tout au bout de la route d’où je suis parti… Ce coup-ci, je prends le goudron! Il est 15h… j’ai faim! J’arrive au point d’arrivée touristique. Des bus, des groupes… Ah tiens, un groupe de japonais… dingue! J’approche leur guide et, en japonais, je lui demande où je peux manger. Stupéfaite, elle m’aide volontiers. Elle me fait servir un riz cantonnais, je la remercie vivement.
Retapé, je peux continuer. Un télésiège (un télésiège?!) aide à monter. Je choisi cette voie: du haut vers le bas. Je traverse véritablement les nuages à moins de 5km/h. C’est sympa mais avec la pluie, c’est moyen… Première fois que je prends un télésiège avec un parapluie ouvert.
La descente du sommet vers le point de départ du télésiège est démentielle! C’est la vraie Chine que je ne connais qu’à travers les films et que je suis venu découvrir. Je descends une falaise sur laquelle sont construits des temples. C’est incroyable! Tous petits escaliers glissants devant un précipice pas possible. C’est vraiment vertigineux. Il y a 11 temples comme ça. Malheureusement, c’est blindé! Trop de monde! J’attends par moment que les foules se dissipent. Prendre des photos est très difficile en raison du climat mais aussi du recul. Enfin de l’absence de recul possible. La grimpette valait vraiment le coup!
Malgré la pluie, je suis ravi de m’être déplacé. Justement, ces nuages donnent une magie supplémentaire aux lieux, aux chemins.
Je rentre en bus à l’heure de pointe… c’est un peu plus long… ma journée larve n’a pas eu lieu, je peux quitter Kunming demain sans regret.
Dîner dans un bar à côté de l’hôtel super sympa. Le mari de la patronne est un photographe professionnel connu. Je discute avec lui. Je lui achète un livre sur une ville ou je vais (Lijiang). Il le dédicace. Content!
Les Monts de l’Ouest sont aussi appelés les monts de la beauté endormie. Il y a donc des temples bouddhiques et des oratoires taoïstes un peu partout. Ils sont à 16km de Kunming au sud-ouest.
Début de la journée dans le bus
Après avoir refusé plusieurs propositions de chauffeurs une fois sur place, je prends donc la carte qui me sauvera en photo!
Je m’aventure alors dans mon petit chemin luisant d’humidité et de pluie
Après la femme qui m’indique mon chemin, voici le papy qui le confirme et me salue en partant!
Je frole des ruines étonnantes et je m’aventure dans mes chemins perdus, brumeux et humides!
Après une marche intensive, j’arrive donc au temple du Pavillon majestueux (Huating si)
Le temple du fond (ou du haut comme on veut) et ses murs fantastiques m’attendent:
J’entre et je vois ça!
Ce sont donc des arhats.
arhat (du sanskrit, « celui qui est digne »), dans le bouddhisme, désigne celui qui a atteint le nirvana, un individu illuminé qui ne se réincarnera pas. Le bouddhisme theravada considère cet état comme le suprême objectif des aspirations bouddhistes, bien qu’en pratique seuls un moine ou une religieuse peuvent devenir un arhat. L’ancienne tradition bouddhiste reconnaissait les quatre classes hiérarchiques d’adeptes suivantes : ceux qui pénètrent dans le courant, qui ne renaîtront que sept fois ; ceux qui sont revenus, qui atteindront le nirvana lors de leur prochaine renaissance ; ceux qui ne renaîtront pas, mais qui atteindront le nirvana dans les plus hauts degrés de l’existence ; et les arhats, totalement émancipés dans cette vie. Le bouddhisme mahayana reconnaît les arhats, en particulier les 16 (ou au nombre symbolique de 500, selon la tradition) arhats (en chinois lohan ; en japonais, rakan) censés avoir servi le Bouddha et avoir été abandonnés dans le Monde jusqu’à la venue du prochain Bouddha. Cependant, dans le mahayana, le bodhisattva, qui jouit de pouvoirs semi-divins et peut transmettre ses qualités aux autres, est considéré supérieur à l’arhat.
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Tout est très beau dans ce temple (comprenez l’ensemble du complexe)… les couleurs, la nature, l’architecture… et la montagne!
Je sors et je trouve donc mon 2e chemin et ses millions de marches!
A l’arrivée du temple, la pluie est bien là et les dernières marches aussi!
J’ai vraiment adoré ce temple. J’ai regretté la pluie quand même… Mais j’étais quasi seul (avec 2 chinois du coin). Ses allées, son étang et sa vétusté. Un superbe endroit de calme et de repos. C’est le plus ancien des temples des monts de l’ouest. Il date de 1306…
Après le déjeuner, les fesses sur le télésiège, je traverse les nuages et des paysages étonnants!
J’arrive à la porte du Dragon, au sommet. J’étais à environ 2700m d’altitude… Des chemins et escaliers glissants m’attendent…
Il s’agit de cadenas accrochés sur les rambardes pour porter bonheur… (vraiment?..)
En chemin, je croise un groupe de bouddhistes (chinois? Thaïs?) qui portent des images. Ils se laissent photographier avec le sourire.
Et un peu plus bas pour remonter ensuite, j’aperçois ça…
Je me crois dans un film chinois… Le spectacle est impressionnant… surtout la falaise qui tombe à pic sur au moins 700m… Le chemin pour y accéder n’est pas rassurant:
Je me débrouille pour faire un panorama vertical d’un des oratoires de ce temple des Trois purs (Sanqing ge)
Je reste là un moment pour profiter de moments plus calmes sans touristes… et je descends.
Le soir donc, dans le bar de cette femme et son mari photographe qui me dédicace mon livre.