C’est vrai, ça faisait un moment. Plusieurs mois en fait.
C’est en arrivant que j’ai compris que ça m’avait un peu manqué… 🙂

Adrien m’a demandé si j’étais toujours au Japon. Qu’il y avait un grosse soirée le 14. Que ça serait bien si je pouvais venir prendre des photos. Qu’il voulait changer de vision car il avait toujours un peu les mêmes photos dernièrement. Qu’il aimait bien mes photos, mes portraits. Cela m’a fait plaisir et je me suis dit justement, que cela faisait longtemps.

Après un coup de fil à Adrien, j’ai compris qu’il s’agissait d’une grosse soirée. Je savais déjà que dernièrement Tokyo decadance s’était exporté à Paris, que ça prenait de l’ampleur. Comme cette fois-ci, la soirée était couplé avec Tokyo perve et Alamode night, qu’il y avait des gens d’Osaka, de Paris, de Yougoslavie qui venaient, vraiment ça allait être gros.

Convoqué à 21h30 pour l’organisation, pour la préparation du coin studio, pour m’organiser en fonction du programme, j’ai marché de la gare de Tamachi jusqu’au club. Tiens, une jeune femme habillée en circonstance… « Vous allez à Decadance vous, il n’y a pas de doute! » 😀 Nous avons discuté sur le chemin de cet endroit de Tokyo que je ne connaissais pas du tout… et que j’ai trouvé froid et sans intérêt. (Note perso: ne pas aller à Tamachi pour se balader. Il n’y a rien!)
Le club, studio cube 326, est sur plusieurs étages. C’est relativement grand mais pour aller du 1er au 2e (autrement dit entrer), du 4e au 6e ou au 8e, il faut prendre un ascenseur… enfin il y a deux ascenseurs… et 1200 personnes… jusqu’à 23h, ça va encore… mais vers 12h, 1h du matin, mieux vaut se trouver un étage et y rester. Heureusement Decadance, Alamode Night et le coin studio photo étaient au 2e et 4e étage, reliés par un escalier.

Dans les coulisses au 8e étage, j’ai retrouvé des têtes familières que je n’avais pas vues depuis un moment. L’adorable Sisen, la toujours en forme Anna, la sublime Aural, Arno et j’en oublie… En train de se préparer, de se maquiller… en attendant de passer sur scène. Il y avait de toute façon une heure de retard même si un spectacle venait d’être annulé. Un gars refoulé à la frontière, l’immigration n’admettant pas ses nombreuses dernières allées et venues… A moins qu’il était venu habillé en costume pour la soirée?… ce qui était une excuse plus valable que de trop nombreux passages à une frontière sur quelques jours… Bref, panique et réorganisation de dernière minute, rien d’ingérable.
Tour du propriétaire avec Adrien qui m’a montré où étaient les étages, les spectacles et le coin studio partagé avec un autre photographe commandité par la soirée Tokyo perve.

Quand je suis descendu vers 23h, j’avais l’impression que la soirée avait commencé d’un seul coup. Pour les photos, le 2e étage – soirée Decadance – était très sombre et faire des photos était très difficile. Le 4e – soirée Alamode Night – était beaucoup plus lumineux avec des murs blancs et de nombreux spectacles sur une scène bien délimitée. Le studio étant juste à côté, j’ai y passé une grande partie de mon temps. De 2h à 4h du matin, les gens avaient finalement repéré d’eux-mêmes le studio et faisaient la queue pour être pris en photo… j’ai pas arrêté à ce moment-là… jusqu’au moment où j’étais trop fatigué pour continuer… Il faut dire qu’après une journée de boulot dans les pattes, c’est pas évident de rester debout de 21h30 à 4h du matin, à monter les escaliers, à faire des photos… Du coup, je n’ai pas pu voir les spectacles que je voulais… je n’avais pas le temps! 😕

Il reste que j’ai vu des costumes absolument fabuleux! C’est vraiment dément. Les gens se préparent avec assiduité pour cette soirée, commandent des pièces, vêtements, artifices, objets spécialement pour cette soirée. Il passe parfois des mois à assembler leur costume! Incroyable! 😯 J’ai même discuté avec un couple dont le mec avait commandé spécialement un blouson en cuir sur mesure avec tout un tas de décoration sur le devant et sur le dos… Tous ces gens se préparant pour se retrouver entre eux, passionnés par ce monde qu’ils génèrent autour d’une même passion: l’étrange, le costume et une pointe de sadisme.
Car c’est bien cela qui m’épate dans ces soirées underground. C’est le côté borderline de pas mal de costumes (SM, strings…), des gens qui se dépravent sur scène mais qui pendant les annonces utilisent un langage très poli, très japonais face à un public comme on pourrait l’entendre dans une salle d’opéra. Il y a plusieurs niveaux de langues en japonais, bien plus marqué qu’en français, et le japonais utilisé face à un public reste un japonais bien codifié qui est utilisé lors de ces soirées. Le contraste est amusant. (voir dans cet article la partie Grammaire, syntaxe et usage ICI)

L’underground est fascinant pour son mélange et son monde décalé. J’aime l’observer et le voir évoluer. J’aime les soirées d’Adrien pour les rencontres qu’on peut y faire. On discute avec tous! Tous discutent avec soi! C’est pas une discussion CV… ça fait du bien. Tous les artistes sont adorables et libres.

Retour à Decadance? Sans problème!

Pour les parisiens – Tokyo Decadance arrive!
Le 12 mai à La Bellevilloise, 19 rue Boyer, 20e
Le 18 mai à Glaz’Art, 7/15 avenue de la Porte de la Villette, 20e

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