J’ai mis ma montre à sonner pour 5h30… mon horloge interne me réveille… « Tiens, il doit être bientôt l’heure… » je regarde ma montre: 6h10! Nom de Zeus! Réveil sur les chapeaux de roue! Je me débarbouille en vitesse, pas le temps de me raser, je m’habille et descends devant l’hôtel. Bon ils arrivent un peu en retard mais c’est plutôt une bonne chose et cela me laisse du temps pour me préparer (me réveiller?) Arrive un mini-van chargé de 7 visiteurs plus le guide. Trois groupes anglo-saxons, une suisse francophone et moi. Je suis le plus jeune! Yeah! Pour une fois! Tous les autres ne sont pas loin de la cinquantaine ou peut-être plus. Au fur et à mesure que la journée passe, je découvre de très grands voyageurs et suis un rigolo en comparaison… Presque tous travaillent dans l’humanitaire ou pour le patrimoine mondial… Je me sens tout petit et impressionné. Un couple britannique vit au Népal depuis 11 ans! Tous sont adorables et nous passerons une bonne journée. Beaucoup sont aussi des ornithologues amateurs, ce qui n’est pas du tout mon cas. A part le pigeon et le moineau, tous les autres se ressemblent… D’accord, il y a le coq ou la poule mais ça ne vole pas, c’est pas des oiseaux donc!
Car aujourd’hui, un des points importants de la visite est la réserve ornithologique du lac de Sap (Tonle Sap). Ils viennent donc nous chercher en voiture à notre hôtel avant de descendre vers le sud, jusqu’au lac. De là, on prend le bateau et on passe la journée dessus, on visite la réserve, on visite les villages flottants de pécheurs.
L’arrivée en voiture se fait au bout du monde. Une route peu large, entourée de maisons flottantes, s’avance dans le lac et se termine au bout d’un moment. Pourquoi ici? Tout simplement parce qu’avec le niveau de l’eau, cela change. En saison des pluies, le niveau est beaucoup plus haut et il n’y a pas besoin d’aller aussi loin en voiture. Les villages (flottants) se déplacent donc en fonction du niveau, jusqu’à six kilomètres! La population est très modeste, voire pauvre.
Nous nous garons devant une maison (?) d’Osmose d’où part le bateau. Je prends mesure de tout leur travail à mesure que Chai – [Tchaï] notre guide – explique l’écosystème du lac. Même s’ils sont chers, je suis content de les avoir choisi et comprends mieux le public avec lequel je me trouve.
Tout de suite, le bateau pénètre un petit canal à travers la végétation et devant nous, s’étend un paysage immense. Le lac est vraiment très très grand (magnifique vue satellite) et on ne peut en distinguer les pourtours. La végétation est aussi étonnante. Il ne s’agit pas de la mangrove que je connais en Thaïlande ou au Vietnam. Ici, à trois ou quatre mètres de fond, poussent des arbres et des arbustes. On distingue d’ailleurs clairement la montée de l’eau au moment de la saison des pluies car il n’y a pas de feuille. La vue est magnifique. Au milieu d’une plaine aquatique, nous nous arrêtons pour prendre le petit déjeuner. Le calme est total.
La collation prise, nous partons vers le village flottant de Prek Toal. En arrivant dans le canal de ce village, mes images du Mékong me reviennent en mémoire. Certes, il n’y a pas de village flottant (je n’en ai pas vu) mais la façon de vivre sur l’eau, la modestie des habitations me rappellent des souvenirs. Deuxième baraquement d’Osmose pour récupérer le ranger des oiseaux qui va nous emmener là où il faut. On se demande d’ailleurs comment il s’y retrouve. Sans repère, avec un niveau d’eau changeant, j’imagine que ça doit être comme de découvrir une ville qu’on ne connaît pas… on finit par (re)trouver des rues… quels sont les repères des habitants? une branche? un arbre? un passage? Cela me paraît impossible, pauvre citadin bitumé que je suis… 😉
Mes compagnons, experts ornithologues me montrent et me nomment les volatiles que nous apercevons… enfin qu’ils voient presque tout de suite et que j’essaie de distinguer ensuite… pas évident! Dans ce décor étonnant, observer les oiseaux est très plaisant et reposant. Nous terminons notre progression par la montée vers un observatoire, en haut d’un arbre, devant la réserve! Des milliers d’oiseaux sont posés deci-delà et y vivent. Je découvre des espèces dont j’ignorais absolument tout. J’apprends.
Nous repartons ensuite – après un bon moment – vers Prek Toal pour aller déjeuner. Tout le monde discute et échange ses expériences de voyage. Les gens sont curieux de mes déplacements en moto ici. Eux-mêmes, routards expérimentés ont déjà fait des déplacements/voyages en moto mais pas en Asie du sud-est. Nous échangeons.
En chemin, le bateau s’arrête car le ranger souhaite faire quelques courses. Ici? Oui, deux hommes sur une barque récupèrent des serpents (d’eau [précision utile?…]) dans leurs filets. Notre homme fourre les reptiles dans un sac plastique comme j’achète des pommes… Chai nous explique qu’il en fera son déjeuner. Chacun ses goûts!
Le déjeuner terminé, nous naviguons sur des barques à notre tour – par deux – pour visiter le village: une ferme de crocodiles, un artisan d’osier, une ferme de poissons-chats, un plongeur professionnel qui va vous récupérer les objets tombés dans l’eau… nous, enfin Chai discute avec une sublime vieille femme qui cultive son potager (?)… un potager construit sur l’eau, les racines directement dans l’eau. Tous sont soutenus et responsabilisés dans leur spécialité par Osmose, pour leur développement et la préservation de l’environnement. Intéressant.
Nous repartons au moment où la lumière est la plus belle, entre 16 et 17 heures. Une lumière qui se fait rasante et aux couleurs chaudes envahit le paysage et nous sommes admiratifs. Une lumière que je souhaite saisir dans les temples d’Angkor.
Le retour est très long. Cette mince route, au milieu de l’eau est envahit par des véhicules touristiques. Des hordes de touristes vont sur un village flottant bien plus balisé et rentrent à ce moment-là. Il faut être patient…
Je suis ravi de cette journée et de la découverte d’un tel paysage. Notre planète est remplie d’endroit étonnants et magiques.
Après une douche, je ressors pour faire des photos de nuit de la ville, du quartier du vieux marché. Je me rends ensuite à Bubble T, un bar mignon et coloré tenu par une Taïwanaise. Je discute avec elle et un japonais – client – qui a vécu 6 ans à Taïwan. Très sympa.
Newsletter:
Oh des aigrettes blanches 😉 Puis oui, l’observation des oiseaux est une gymnastique que l’oeil apprend, avec son alliée l’oreille qui aide souvent à réduire la zone de recherche.
Le village m’impressionne. Les crocodiles, c’est local dans la ferme ou c’est partout qu’il y en a ? Parce-que là ça me tente soudain moins 😛
T’as même pas goûté le serpent ??? Pfff me dit pas qu’ils avaient des nems (hihi)
Pour le pano, combien ça te prends de temps à prendre ?
Un autre reportage qui me touche, j’adore tes aventures humaines !
Merci Gil! 😉
Les crocos sont en cage… mais j’imagine qu’il doit y en avoir en liberté… mais à mon avis, tant qu’un reptile peut s’échapper, il n’attaque pas… enfin je ne suis pas un spécialiste non plus! :p
Les panos? ça dépend desquels… celui de la réserve était rapide à faire. Celui de Siem Reap by nigh était beaucoup plus long en raison des bipèdes! 😉 Si je regarde les ExIF, je vois que j’ai mis 20 minutes…
😉
Quel bel photos tu a prises!Je peux voir un tel paysage pour ton blog.
tres belles photos…